Comment peut-on être, sans bien-être ?

Je vous rassure, le but de la question n’est pas de rentrer dans des considérations philosophiques. Quoique, cela pourrait être assez amusant de voir jusqu’où notre réflexion pourrait nous porter. Mais plutôt de se demander si la vie vaut bien d’être vécue sans plaisir, sans détachement sur la vie et les faits qui nous entourent, sans aucun sentiment de bien-être… Le fait est que la vie dite moderne fait de nous des esclaves d’un monde basé sur la performance, à un point tel qu’il semble que, plus le robot prend figure humaine et plus l’humain se robotise, jusqu’à s’oublier lui-même…  

Ne pas se réduire à une fonction

Depuis la première révolution industrielle, le monde occidental a considérable évolué. L’apport constant et croissant de la technologie a largement augmenté notre confort. Certes. Il est bine plus aisé de vivre aujourd’hui qu’il y a cent ans. A tous les niveaux. Du moins, si l’on vit en occident. Mais ce confort matériel semble nous avoir éloigné de nos racines ; la Nature. A un point tel que l’être humain moderne ne se résume plus qu’à la place qu’il occupe dans une société, à sa fonction en quelque sorte. Or, la fonction est un terme mathématique, sans âme, sans émotion. Elle calcule mais n’éprouve rien. Ni joie, ni tristesse, ni colère. Rien. Est-on en train d’observer une mutation de l’humanité en fourmilière géante, où chaque être est défini par les tâches qu’il a à accomplir ? Prend-on encore le temps de regarder à l’intérieur de soi ? Sait-on au final qui nous sommes ? Notre vie doit-elle se résumer à n’être qu’un maillon d’une chaîne productiviste sans état d’âme ? En bref, vous avez compris, la question peut se poser comme suit : Qu’est ce que vivre finalement ?  

Le retour de la quête spirituelle

Sans bien-être, sans bonheur, sans extase, sans plaisir… La vie est-elle vraiment la vie ? Pour ma part, j’ai tranché. Et puisque ce passage terrestre ne durera que le temps d’une vie, il est hors de question qu’elle se résume à produire, manger, dormir. Elle doit comporter des moments de bonheur intense, de bien-être total, d’extase magique, de zen profond. Comment ? En prenant simplement le temps de la contemplation. Un oiseau sifflant sur une branche, une douce mélopée investissant mes tympans, un soleil tout simplement éclatant, un bateau filant sur l’horizon, une main caressant ma peau…   Tout le monde cherche le bonheur comme s’il s’agissait d’une nouvelle compétition. Vite, le trouver avant l’autre. Et le conserver précieusement. Le bonheur ne s’inscrit pas dans les projections. Pas plus que dans le confort matériel et l’accumulation de biens. Il est d’ailleurs tout aussi inutile et vain de le chercher. Plus on lui court derrière et plus il semble fuir. D’aucuns s’en sont fait une raison, comme Woody Allen qui a déclaré un jour : « Ah, qu’est je serais heureux, si j’étais heureux ! ».   Le bonheur, il se vit. Tout simplement. Il est là. Tout le temps, au détour du sourire d’une masseuse nue, de son corps de rêve, de son toucher délicat et des parfums qui enivrent l’atmosphère du salon. Le bonheur ne se trouve que dans le présent, dans la conscience de vivre ici et maintenant, sans intention, sans intéressement. Juste vivre et profiter de la beauté de l’instant, quel qu’il soit. La vie au présent est une garantie du bien-être. Et c’est justement dans ces moments là que l’on se sent être…